Le Gabon, situé au centre du
continent africain est un pays méconnu. En fait on devrait dire :
mystérieux. Son nom évoque les grandes forêts équatoriales, le Docteur
Schweitzer, la Françafrique, le pétrole. Attention à ne pas tomber dans les
images d'épinal ! C'est justement ce que propose ce récit sorti en 2010,
écrit par Anne-Cécile Makosso-Akendengué et paru dans la collection Graveurs de
mémoire (L'Harmattan). Voilà un ouvrage qui tranche avec les clichés sur
l'Afrique, à tel point qu'il a suscité une vive controverse chez certains
'adorateurs' du 'continent noir'. En effet, ce récit est dérangeant à plus d'un
titre, puisqu'il propose de plonger dans le quotidien, simplement, des
gabonais. Quotidien vu, décrit, avec un ton distant, décalé, léger, parfois une
pointe d'humour, par une femme française mariée à un citoyen gabonais, maman de
deux enfants, et qui a vécu vingt ans à Libreville, la capitale gabonaise.
L'auteure n'est donc pas une sociologue aguerrie, une ethnologue, elle ne se
perd pas en analyses compliquées, non
elle écrit ce qu'elle voit. Et on réalise alors, tout bêtement, que le
quotidien d'un gabonais moyen est le même que celui d'un chinois moyen que
celui d'un canadien moyen etc etc. Les gens y
ont leurs peines, leurs joies, leurs soucis, leurs moments de lassitude,
leurs croyances. Bref, c'est une Afrique normale dont il est question, pas de
safaris, de grands discours, de guerres, d'épiques épopées, non, de la
normalité, de la modernité. Ceci explique aussi le petit succès de
l'ouvrage.
En
fait, à bien y réfléchir, en lui-même, ce roman fausement distant est déjà une
révolution...
Marianna Remraf
Rien que ça, ça donne envie de le lire!
RépondreSupprimerMARRE des grands spécialistes et de leurs statistiques
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