lundi 2 octobre 2017

Entretien avec la chanteuse Tita Nzebi : la scène, la musique, l'Afrique...

Le 3 février 2018, la talentueuse chanteuse Tita Nzebi, originaire du Gabon, retrouve la scène du Café de la Danse, partageant la scène avec Alphonse Tiérou et Serge Ananou. Nous ne saurions cacher notre impatience ! La chanteuse a accepté de répondre à nos questions et c'est avec joie que nous nous en faisons ici l'écho. 




Tita Nzebi, vous allez retrouver la scène du Café de la Danse, dans quel état d’esprit êtes-vous ? 

Je suis dans même état d’esprit que pour tous mes autres concerts. Un mélange de peur et d’impatience. La peur de rater la préparation de cette scène, de mal la faire et impatience parce que c’est toujours un plaisir et un honneur d’échanger avec le public à ces occasions-là. 


Vous êtes très attachée à la mise en valeur de votre héritage culturel, que signifie pour vous en 2017 la musique gabonaise et plus largement la musique africaine ? 

Je ne me suis jamais posée la question de savoir ce que signifie la musique gabonaise ou africaine pour moi. Pourrait-on d’ailleurs donner une définition à une musique quelle qu’elle soit ? Personnellement je l’ignore. En revanche, je me pose parfois la question de la perception que nous avons tous de la musique gabonaise et africaine. 
Pour les peuples colonisés que nous avons été, que nous sommes peut-être toujours, il y a eu, il y a peut-être encore, une sorte de complexe quant aux musiques de chez nous. Quant à ce que nous sommes même. Par conséquent, faire le type de musique que je fais n’a pas été une décision facile à prendre car cela voulait dire oser se présenter aux autres, dans mon pays ou ailleurs avec un héritage culturel à priori sans importance et sans valeur.
De bonne foi, des compatriotes m’ont conseillée de ne pas m’engager dans cette voie parce qu’elle leur paraissait sans issue. D’abord parce que je chante dans une langue que peu de gens comprennent sur des rythmes pas toujours évidents pour tout le monde puis, commercialement on ne peut pas dire que ce soit le genre de musique que les gens achètent le plus. 
En outre, il y a encore des gens qui se représentent l’Afrique comme un lieu où tout le monde se ressemble, où tout le monde a la même culture. D’ailleurs sans aucune méchanceté ou mépris, des gens affirment que je chante en africain or cette langue, au même titre que l’européen, l’asiatique, l’océanien, n’existe nulle part. On ne fera jamais remarquer à un Polonais qu’il s’exprime en européen mais dans le cas de l’Afrique ce genre de remarques sont encore courantes et banales. Dans le même ordre d’idée il y a des gens qui écoutent les musiques africaines les plus populaires ou celles qu’elles connaissent. Lorsqu’elles rencontrent un artiste africain qui fait une musique qu’elles ne connaissent pas vous disent très clairement que vous ne faites pas de la musique africaine car pour elles cette musique se limite à celle qu’elles connaissent. J’ai été confrontée à ce problème deux fois. 
Pour toutes ces raisons, je pense qu’il y a encore un travail à faire pour faire évoluer les idées que beaucoup ont de l’Afrique et la valeur de ses cultures. Et ce, en Afrique ou ailleurs. 

                                                                                            Tita Nzebi par Pierre Orcel, 21/01/2017, Café de la Danse, Paris


Vous allez proposer un spectacle complet notamment avec la présence du chorégraphe ivoirien Alphonse Tiérou. Peut-on dire de vous que vous êtes une bête de scène ? 

Il y a tellement d’artistes qui, par leur expérience, leur talent et les moyens mis à leur disposition font des choses époustouflantes sur scène que ça serait prétentieux et malhonnête de ma part d’affirmer être une bête de scène. J’ai encore un long chemin à parcours avant d’en devenir une pas sûre que j’y arrive d’ailleurs. 
Mais que l’on soit une bête de scène ou pas, le live est le moyen pour toute sorte d’artistes de faire découvrir leur travail au public. Pour ma part c’est un le moyen que je préfère. 


La présence d’Alphonse Tiérou sur cette affiche n’est pas due à une volonté de ma part de me présenter comme une bête de scène. C’est un Monsieur pour lequel j’ai beaucoup de respect. Ses travaux de recherches sur la danse africaine sont connus dans certains milieu universitaire et par une certaine presse. Il a conçu un alphabet de la danse africaine et une méthode d’apprentissage de la danse africaine. Le 3 février j’aurai donc l’honneur de partager une scène avec une pointure. 
Sur cette affiche vous avez aussi Serge Ananou, un chanteur guitariste originaire du Bénin. Il a sorti son premier album il n’y a pas si longtemps. Pour l’avoir vu sur scène plusieurs fois je ne peux que conseiller à vos lecteurs de venir le découvrir le 3 février 2018. 
Le Café de la danse est une belle scène sur laquelle vous pourrez découvrir de beaux artistes le 3 février 2018 et cette affirmation n’est ni prétentieuse ni malhonnête. 
Nous vous espérons donc nombreux. 


Michael Bond in french s'il vous plaît. Just french.

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